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Il y a un an, l’affaire Snowden venait d’éclater. Le Parti Pirate Suisse avait été un des premiers à réagir en alertant les autorités. Le fait que la population de notre pays et notre économie sont des cibles privilégiées des écoutes massives ne pouvait plus être ignoré. Mais au lieu d’essayer de comprendre le problème de fond, la réponse du Conseil Fédéral s’est résumée à une application exemplaire de la politique de l’autruche. Alors que même l’Union Européenne mettait sous enquête les accords d’échange de données personnelles ou les accords de renseignements, en Suisse, le Conseil des Etats votait la mise en oeuvre de la réforme de la Loi sur la surveillance (LSCPT). Au programme de cette loi on retrouve notamment la mise en place d’une surveillance préemptive et massive de l’ensemble de nos communications et l’utilisation de chevaux de troie. Pire, l’administration en charge des infrastuctures techniques de la confédération a consciemment donné la responsabilité de la sécurisation de sites sensibles à des sociétés américaines soumises au Patriot Act.
La situation de nos droits numériques ne s’améliore pas. Malgré les appels du Préposé Fédéral à la protection des données, les moyens accordés à la protection de ces droits diminuent. Face à la révélation d’une attaque massive contre les applications e-banking utilisées par les citoyens en Suisse, la réaction de MELANI a été de déclarer connaître cette attaque depuis des mois, sans en avoir informé la population. Et pourtant, ces droits sont au coeur de notre économie, de notre société. Les données personnelles, les infrastructures technologiques, sont essentielles au développement de notre économie, de notre culture.
Il existe des lueurs d’espoir. De plus en plus de conseillers nationaux réalisent la disproportion des exigences de la LSCPT. Nous avons su réunir une coalition dans la perspective d’un référendum. Nous avons des alliés de plus en plus nombreux au sein du Palais Fédéral. Mais la lutte ne doit pas s’arrêter là.
En 2015, nous nous lancerons dans les élections fédérales. Nous ne nous battrons pas pour tenter de défendre une vision passéiste et fermée de la Suisse. Nous présenterons la vision d’une société qui embrasse le changement technologique, qui reconstruit la confiance entre la société et les citoyens, qui entreprend de protéger les citoyens aussi dans leur vie numérique. Une société dans laquelle les citoyens peuvent s’épanouir, partager librement et être des acteurs du changement.
Cette année nous lancerons une réflexion de fond: celle de la reconnaissance de notre intégrité numérique, la reconnaissance de notre existence numérique. Il s’agit d’un ajout fondamental à nos droits humains, qui devra se matérialiser par une initiative parlementaire visant à l’intégration de ces principes dans la consitution, à laquelle nous contribuons activement. Ce n’est que lorsque notre société aura pris conscience que notre espace numérique fait partie intégrante de notre vie que nous pourrons imaginer les bons outils pour la protéger. Cette année, notre rôle en tart que Pirates sera de faire sortir nos autorités de cette politique de l’autruche. Nous devons nous réapproprier nos données. Nous devons aider nos concitoyens à se réapproprier les leurs!
Je vous souhaite à tous une bonne fête du 1er août 2014
Alexis Roussel
Président du Parti Pirate Suisse