Les changements cosmétiques faits par la Commission des affaires juridiques du Conseil national au projet de révision de la loi fédérale sur la surveillance de la correspondance par poste et télécommunication sont insuffisants. Le Parti Pirate Suisse (PPS) exige que le stockage et la rétention de TOUTES nos données de connexion pendant 12 mois (E-mail, Mobile, Adresses IP, etc) soit aboli, et il veut que les intercepteurs IMSI et les chevaux de Troie soient interdits ! Si la LSCPT devait être adoptée dans sa forme actuelle par les chambres, le Parti Pirate se tournera vers ses partenaires de la Société Numérique pour poursuivre son action, et lancer ensemble un référendum contre la LSCPT.
Guillaume Saouli, Co-Président du PPS est très déçu « Les maigres résultats de la commission mettant en lumière une forte volonté d’atteinte aux droits fondamentaux des Suisses, en particulier à ceux liés à leur sphère privée, sans aucun égard pour les citoyens, qui voient avec cette loi leur présomption d’innocence s’évanouir ! Alors que les politiciens américains se sont rendus compte des atteintes au fondement de la démocratie qu’un tel système de surveillance généralisé entraine, et s’évertuent à renforcer la sphère privée au travers d’un Freedom Act essayant de limiter les privilèges et l’invasivité des méthodes utilisées par les « autorités », nos parlementaires s’évertuent à nous jouer la partition du Patriot Act afin d’avoir bonne conscience. Protéger le pays, c’est gérer les risques. Celui qui ne veut pas regarder les choses en face, lui, il surveille tout le monde… Comme ça au moins, il ne peut pas être accusé de ne rien faire… »
Les exigences plus élevées concernant l’emploi de Govware, tel que la Commission l’a envisagé, sont totalement ineffectives, car dès leur mise en oeuvre ils, modifient l’environnement informatique ciblé, et donc corrompent de facto les efforts d’investigation et mettent également en danger l’enquête, puisque l’invisibilité des flux de donnée est impossible. De plus, les GovWare représentent également une menace sur la sécurité informatique, puisqu’ils introduisent des portes dérobées dans les systèmes et exploitent des faiblesses non répertoriées ou non communiquées.
Vouloir imposer l’usage des intercepteurs IMSI est un non-sens, la position de la Commission arrêtée par la Commission est une menace à plusieurs égards. Les IMSI-catchers peuvent empêcher les appels d’urgence, mais également trahir la présence d’une surveillance, ce qui, aujourd’hui, est détectable par n’importe quel criminel en herbe, vu l’accessibilité et la facilité d’emploi des outils le permettant.
Pour le PPS, ce projet de loi n’est qu’un emplâtre sur une jambe de bois, une sinistre excuse menaçant les fondements de notre démocratie et les principes la régissant, l’État de droit, le droit à la sphère privée, et la présomption d’innocence. Pourquoi vouloir surveiller toute la population, alors que l’État ne remplit pas ses fonctions régaliennes et refuse systématiquement de prendre la mesure des risques menaçant la population et son intégrité numérique ?